6 artistes, 1 metteur en scène, 5 projets, 10 installations artistiques… on leur tire le portrait

Ruedi Baur est un designer internationalement connu.

Le designer a commencé ses activités dans les années 80 en s’inscrivant d’emblée dans l’espace public. Ayant débuté comme graphiste, il s’oriente dans les années 90 dans la transdisciplinarité autour de la notion « d’espace information ». Il intervient souvent avec des architectes et des urbanistes sur les problématiques liées à la représentation des institutions.

Ruedi Baur étend ses activités en Europe, en Chine, en Amérique latine. Il a le titre de docteur honoris causa en design de l’Université de Laval au Québec.

Ruedi Baur a proposé que le projet se situe dans la perspective de 2049 pour décaler le regard et permettre d’imaginer un avenir pour le canal. Il effectue un travail de graphiste en cartographiant les emplacements des Balises. Sans véritablement faire état d’une mise en cohérence des œuvres présentées car chaque artiste est libre de sa création, il définit un cadre conceptuel et esthétique qui établit un lien entre elles.

Céramiste de formation, au fil des années Alain Bresson est devenu sculpteur. Il a choisi il y a quinze ans de s’installer en Bourgogne.

Depuis 2014, l’artiste a entrepris une œuvre gigantesque, Les Géants Verts de la forêt d’Argentenay. La sculpture qu’il présente au bord du canal de Bourgogne appartient à cette famille et plus particulièrement aux dernières réalisations : Les Gardiens à poisson.

Les Gardiens à poisson sont des veilleurs, des lanceurs d’alerte, des protecteurs de la nature, que celle-ci s’incarne dans les arbres des forêts ou dans l’eau des rivières et des canaux.

Le Gardien présenté pour Ici et là est créé sur un arbre vivant qui poursuivra sa croissance. Partie prenante de la nature en plein évolution, la Balise poétique d’Alain Bresson se dresse majestueuse comme une mise en garde contre les dangers qui menacent notre proche environnement.

Miriam et Camille sont deux jeunes designeuses qui s’associent régulièrement sur des projet mêlant le graphisme, l’objet et l’espace. Leur sensibilité pour l’observation, l’imperfection, et les marques du temps les amènent pour Ici et là à penser l’eau du canal comme une page à lire qui raconte un paysage.

Miriam est spécialisée dans le design graphique et signalétique alors que Camille s’engage dans un design d’espace et participatif. Toutes deux ont des expériences internationales, notamment en Italie, à Dubaï (Miriam) ou en Chine (Camille).

Les deux jeunes femmes ont pris à la lettre la dimension poétique du projet. Elles ont choisi de faire flotter des mots de poésie sur le canal avec le souci que ces derniers emmènent le spectateur plus loin. Ailleurs. Il s’agit pour elles d’une invitation au voyage pour plonger dans le mystère des eaux du canal et découvrir le paysage qui en constitue la toile de fond. De la poésie comme de la peinture.  Et en somme une éducation du regard.

Yannick Masson, qui habite en Bourgogne, est un artiste plasticien ouvert à de nouvelles pratiques artistiques qu’il qualifie lui-même de « polymorphes ».

Ses réalisations pluridisciplinaires sont à la croisée de l’écriture, de la photographie et de la sculpture. Yannick se trouve particulièrement à l’aise dans Ici et là où il peut mettre en avant son parti-pris d’un art contextuel.

Son œuvre réside dans des éléments de volume qui, sous forme d’un mobile, sont installés au-dessus du canal. Les pièces sont constituées de panneaux de bois et de chanvre, ce dernier fourni par la société Géochanvre de Lézinnes.

La portée du projet a de multiples aspects : un partenariat avec une entreprise locale à la recherche de matériaux écologiques ; la mise en évidence de la richesse potentielle du canal qui, dans son proche environnement, est porteur de ressources innovantes.