© Jérémy Carteron

Quel sera l’impact du changement climatique sur la rivière Armançon ?

La conférence présentée le 4 mai dans le cadre de Récid‘eau aura permis d’éclairer cette question qui concerne bien évidemment aussi le devenir du canal et des territoires de la vallée. (*)
Si les précipitations annuelles seront globalement identiques et le débit moyen stable, la rivière va connaître des étiages plus sévères – notamment en automne – et plus fréquents. Ces extrêmes commençant plus tôt et se terminant plus tard dans l’année.
La température de l’eau pourrait croître de 1 degré d’ici 2040 et de 3,5° d’ici 2100.
L’évaporation augmenterait de l’ordre de 30%, la question du stockage de l’eau devenant ainsi une question complexe…
La qualité de l’eau serait ainsi progressivement marquée par des épisodes fréquents en dessous des standards notamment concernant la proportion d’oxygène dissous.
Avec une eau plus chaude et des effets de débit moindre dans des séquences plus marquées conduiraient à des difficultés en matière de renouvellement des espèces (au minimum 30 jours par an en dessous des minima).
La ressource en eau qui dépend de la recharge des nappes phréatiques devrait connaître une baisse de 10 à 20 jours par an de percolation de cette recharge.

Ce processus significatif de changement climatique est engagé de longue date : dans le bassin de l’Armançon un seuil en matière d’augmentation de la température a été franchi en 1988 – 1989 avec une croissance de 1,1°. Un nouveau seuil est probable au tournant de 2010 (mesures non encore disponibles en estimation  de processus).

L’action nécessaire en faveur d’un renversement de tendance est une fois de plus confirmée et appelle des solutions multiples et déterminées.

 

(*) conférence de Philippe Amiotte-Suchet du groupement scientifique HYCCARE, présentée dans le cadre de Récid’eau organisé par le syndicat de la vallée de l’Armançon (SMBVA) avec le soutien de l’agence de bassin Seine Normandie.