Richesse halieutique du canal
Originaire d’Amérique du nord, le black-bass est désormais une figure marquante du canal de Bourgogne.
Nombre de pêcheurs provenant des départements limitrophes de l’Yonne le fréquentent en raison de la richesse de la ressource, auxquels s’ajoutent près de 500 pratiquants du Tonnerrois regroupés en une seule société. Afin de faciliter cet usage des aménagements sont en cours, à terme sur une quinzaine de sites.
Briennon fait figure de prototype de ce programme qui va permettre un accès facilité tant pour la praticité de cet usage populaire que pour le stationnement des véhicules. VNF a ainsi engagé des travaux sur le contre-halage de renforcement des berges, d’accès et de plantations, facilitant aussi la randonnée.
Le Tonnerrois ne sera pas en reste puisque 5 sites ont été retenus dans les secteurs de Tonnerre, Tanlay, Argentenay, Ancy le Franc et Pacy sur Armançon. Ce sont donc près de 3 km de linéaire cumulé qui seront dédiés à une pratique ainsi encouragée. Il est projeté d’y implanter des panneaux d’information sur les enjeux de la biodiversité conformément à la vocation des sociétés de pêche de protection des milieux aquatiques.
Le devenir du canal passe par le renforcement des usages en prenant soin d’organiser leur compatibilité et d’en contrôler les impacts.
Dans cette perspective la prolifération des plantes aquatiques constitue une préoccupation grandissante tant pour la pêche que pour la navigation. Les campagnes de faucardage conduites par VNF, ne semblent pas être en mesure à l’heure actuelle de juguler cet obstacle aux usages raisonnés du canal.
Le changement climatique n’impacte donc pas seulement les rivières petites et grandes. Pour ces dernières La fédération de pêche s’emploie à remettre des frayères en état en relation avec les propriétaires riverains, de négocier avec ces derniers des baux de pêche et les encourage à entretenir les berges pour en faciliter l’accès. L’abandon progressif de l’exploitation du bois de celles-ci a aggravé la situation tant pour la rivière comme milieu de vie que pour la fréquentation des rives.
Article rédigé avec le concours de Jean Boucaux – Président AAPPMA/ANRPT
Habiter c’est toujours cohabiter, parce que l’habitat d’un vivant n’est que le tissage des autres vivants.
« … La myriade des formes de vie qui constituent nos milieux donateurs sont aussi , depuis toujours, non pas un décor pour nos tribulations humaines, mais les habitants de plein droit du monde.
La microfaune des sols fait littéralement, les forêts et les champs. Les forêts et la vie végétale des océans fabriquent l’atmosphère respirable qui nous accueille. Les pollinisateurs font, littéralement, ce que nous appelons, candides, le « printemps », comme si c’était un cadeau de l’univers, ou du soleil : non, c’est leur action bourdonnante, invisible et planétaire, qui appelle chaque année au monde, à la sortie de l’hiver, les fleurs, les fruits, les dons de la terre, et leur retour immémorial. Les pollinisateurs, abeilles, bourdons, oiseaux, ne sont pas posés comme des meubles sur le décor naturel et immuable des saisons : ils fabriquent cette saison dans ce qu’elle a de vivant. Sans eux, vous auriez peut-être des fontes de neige lorsque l’ensoleillement augmente vers le mois de mars, mais elles auraient lieu dans un désert… »
Baptiste Morizot – Manières d’être vivant – Ed Actes Sud